Bassil : Nous insistons sur la nécessité de limiter les armes illégales aux mains de l'État par le biais d'un plan pratique... Il doit être utilisé pour obtenir des gains politiques en faveur du Liban.



Conférence de presse du président du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, sur l'exclusivité des armes

– Position de principe :
1 – Le Courant considère que, partant du principe que la définition légale de l'État est qu'il détient le monopole de l'usage de la force pour défendre le pays et assurer la sécurité des citoyens, toute arme en dehors de l'État est illégale, qu'elle appartienne à des organisations libanaises ou non libanaises (et elles sont nombreuses), sauf en cas de légitime défense et de libération du territoire, et si l'État lui-même l'autorise conformément à sa Constitution et à ses lois, ce qui était le cas de 1990 à 2025, lorsque le gouvernement libanais a obtenu la confiance sur la base de son communiqué ministériel qui prévoit l'exclusivité des armes entre les mains de l'État, et les mesures d'exécution de cette décision restent du ressort du gouvernement, et a déjà commencé à les prendre. Sur cette base, le Parlement décide s'il retire ou non sa confiance à ce gouvernement. Comme il ne l'a pas encore fait, ce gouvernement, indépendamment de notre position de défiance à son égard, continue de bénéficier de la confiance du Parlement.
2 – Le Courant adopte une position claire qui affirme l'inévitabilité du monopole des armes et de leur contrôle par l'État et lui seul, sans aucun partage ni association, sur la base des principes suivants :
a – La souveraineté de l'État et l'unité de la décision sécuritaire et militaire, le monopole de la possession (légale) et de l'utilisation des armes étant entre les mains des institutions légitimes.
b – L'accord de Taëf, qui prévoyait la dissolution de toutes les milices, mais qui n'a pas été pleinement appliqué, est passé outre sur les armes de la résistance, ainsi que sur d'autres dispositions, et les gouvernements successifs ont légalisé ces armes. Il est temps d'appliquer cette disposition, ainsi que d'autres, telles que la décentralisation (en plus de l'abolition du sectarisme et du Sénat...).
C – Les résolutions internationales, en particulier la résolution 1701, ainsi que d'autres résolutions, notamment celles relatives à la résolution de la question des réfugiés palestiniens, qui ne doit pas se faire au détriment du Liban.
II – Dans la pratique et dans la réalité :
Des changements concrets sont survenus, qui imposent une modification de l'approche du courant sur la question des armes :
1 – La fonction dissuasive des armes du Hezbollah a disparu en raison des conséquences de sa participation unilatérale à la guerre de soutien et de la perte de sa capacité dissuasive à la suite de la dernière guerre, même s'il conserve une capacité défensive limitée face à une éventuelle tentative d'occupation israélienne du Liban. L'idée même de l'existence de ces armes est devenue une source de menace, de danger et de préjudice pour le Liban ainsi qu’une justification pour les lui infliger. Quant aux armes palestiniennes à l'intérieur et à l'extérieur des camps, elles ont été supprimées en vertu de l'accord du Caire.
C'est pourquoi la question des armes devient urgente, car elle touche à l'essence même de la souveraineté et à la stabilité du pays.
2 - L'implication de ces armes dans des équations régionales et internationales qui dépassent la capacité du Liban à les supporter lui a fait perdre son identité libanaise pure, sur laquelle nous étions parvenus à nous mettre d'accord dans le document d'entente de 2006, en les libanisant et en les limitant à la défense du Liban uniquement, dans le cadre d'une stratégie défensive mise en place par l'État et dans laquelle ces armes s'inscrivent. Étant donné que cette arme s'est engagée dans une fonction régionale, de soutien et d'attaque, et que les faits sur le terrain montrent le déclin de ses capacités réelles, et que la position fondamentale et permanente du courant est que le Liban doit être tenu à l'écart des conflits entre les axes, il est nécessaire de confier cette arme exclusivement à l'État et de ne pas la maintenir au service d'un quelconque axe, afin de concrétiser le principe de la neutralité du Liban par rapport à la politique des axes et d'éviter que le pays ne passe d'un axe à un autre, tout en réaffirmant son attachement au cadre arabe et international pour la solution à deux États et le rétablissement de ses droits pleins et entiers sur le territoire, les ressources et la souveraineté, ainsi que le retour des réfugiés palestiniens et des déplacés syriens dans leur pays.
3 – Le manque d'engagement pratique du Hezbollah dans le processus de construction de l'État constitue une violation de l'accord de 2006 et une occasion manquée pour le Liban sous la présidence de Michel Aoun, qui aurait pu construire un État fort et le consolider politiquement et économiquement en le dotant de plusieurs éléments de force en plus de la force armée. Face à cet échec et à la lumière des changements intervenus, il est devenu impératif de préserver la force des armes face aux menaces qui pèsent sur le Liban au sud et à l'est, en la confiant exclusivement à l'État, à son armée et à ses décisions, afin de renforcer son autorité, sa puissance et sa capacité de résistance.
III – Les principes fondamentaux du courant :
1 – Refuser les divisions internes et l'isolement de toute composante libanaise, Obligation de rassurer et d'accueillir tout groupe qui se sent menacé, que ce soit de l'intérieur ou de l'extérieur, et rejet de toute ingérence étrangère et de toute incitation interne à caractère sectaire ou politique visant à créer des divisions ou des fractures qui conduiraient à une fracture nationale pouvant être évitée par le dialogue et la bonne volonté.
2 – Refuser le chantage et les menaces de guerre civile de la part de tout groupe visant à empêcher l'unité des armes entre les mains de l'État. Le Courant considère que l'acceptation de cette situation permettrait à toute composante de pratiquer le chantage ou la menace pour obtenir des gains qui sortent du cadre de la charte et du consensus national.
3 – Adopter une solution progressive, décisive et globale, qui oriente le pays dans l'ère de l'exclusivité des armes grâce à un plan d’action clair, en fonction des capacités de l'armée libanaise et de son utilisation des armes du Hezbollah sans les détruire, en plus de l'obtention d'un soutien international réel et concret de la part des pays parrains et garants de la résolution de l'exclusivité des armes, dans le cadre de ce que le courant appelle une stratégie défensive et ce que le gouvernement appelle un système de défense nationale, et dans tous les cas sous le commandement exclusif de l'État libanais, dont la composante chiite constitue un pilier fondamental comme dans son armée .
D’autre part, la remise de ces armes a un coût politique que l'État libanais doit exiger, à savoir, bien sûr et inévitablement : le retrait israélien des territoires récemment occupés, la libération des prisonniers, la fin des agressions, la libération totale du territoire, la reconstruction et le retour immédiat des réfugiés syriens, résoudre la question des réfugiés palestiniens et garantir le droit du Liban à exploiter ses richesses naturelles en eau, en pétrole et en gaz, obtenir des garanties internationales pour protéger le Liban (y compris par une décision internationale à cet effet), et sa neutralité par rapport aux axes afin de profiter de l'intérêt international pour la question des armes pour imposer les réformes économiques et financières nécessaires et les concrétiser par des lois libanaises, parallèlement à la tenue d'une conférence économique internationale consacrée au Liban.
Tous ces principes affirment l'exclusivité des armes aux institutions de sécurité, en particulier l'armée libanaise, qui est l'institution légitime garante de tous les Libanais et défenseur des frontières et de la souveraineté du pays. Ils affirment également que le territoire national n'est pas un terrain d'affrontements régionaux et internationaux, mais la terre du peuple libanais, dont la démocratie protège la diversité se caractérisant par un dialogue permanent, fondement de toute stabilité et prospérité.
IV – Responsabilisation du pouvoir, du gouvernement et du système dans son ensemble :
Le pouvoir en place est responsable et doit traduire ses positions en actions concrètes :
1 – Le déplacement syrien, le retour immédiat des réfugiés et la pression sur l'Occident pour qu'il mette en œuvre un plan opérationnel et des mesures incitatives immédiates en vue de ce retour, dans le cadre des priorités de la solution proposée.
2 – Les armes palestiniennes dans les camps et en dehors, et l'application immédiate des décisions relatives à leur retrait complet.
3 – Définir la nature des relations avec la Syrie sur la base de l'égalité et du respect total de la souveraineté et de l'indépendance des deux pays, la nécessité de délimiter et de contrôler entièrement les frontières terrestres et maritimes avec ce pays, d'établir des relations diplomatiques normales, de nommer un ambassadeur de Syrie au Liban et de rectifier les relations ainsi que les accords économiques avec ce pays, afin que ces relations deviennent réellement excellentes.
4 – Élaborer un plan clair pour renforcer l'armée et l'équiper de tout le nécessaire pour faire face aux menaces extérieures qui pèsent sur le Liban.
5 – Mener une politique étrangère claire et engagée à neutraliser le Liban par rapport à la politique des axes et de leurs conflits, et faire en sorte que le gouvernement soit un centre essentiel pour la prise de décisions nationales et non un instrument servant à imposer des agendas extérieurs.
Dans ce contexte, le Courant affirme qu'il souhaite maintenir les meilleures relations possibles avec les États-Unis, saisissant leur position internationale et de la politique du président Trump visant à instaurer la paix dans la région et dans le monde.
Le président Aoun et le Courant ont su tirer parti de cette relation pour conclure un accord souverain sur le pétrole pour le Liban, grâce à l'accord de délimitation des frontières maritimes entre le Liban et Israël. Nous sommes convaincus qu'il faut utiliser l'influence du président Trump sur Israël pour garantir au Liban l'obtention de ses droits, tout en étant prêt à s'engager dans un processus de paix juste et global dans la région.
V – Conclusion politique réaliste :
1 – L'exclusivité des armes est une question réglée et sa mise en œuvre n'est qu'une question de temps. Il faut en tirer profit afin d’obtenir des gains nationaux pour l'ensemble du Liban et non pour le Hezbollah, la communauté chiite seule ou toute autre communauté ou groupe libanais.
2 – La protection et la défense du Liban ne relèvent pas de la responsabilité d'un seul groupe, mais de celle de l'État qui rassemble tous les Libanais.
3 – Le choix est de préserver les éléments de force du Liban et non de l'affaiblir – l'objectif est la paix et non la capitulation.
4 – Les armes hors de l'État sont à la fois un dossier souverain, politique, régional et stratégique, et doivent être traitées sur cette base, sans que la souveraineté soit négociable, mais obligatoire pour retrouver le rôle et la stabilité.
5 – L'objectif final est :
a) -la création d'un État fort doté d 'une seule arme légitime,
b) - la neutralisation du Liban par rapport aux axes et à leurs conflits,
c)- une souveraineté préservée,
d)- un système décentralisé avec un seul État unifié sur 10 452 km²
e)- une économie productive dans un environnement coexistant pacifiquement en son sein et avec son environnement.

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